Épilogue de l'histoire d'Enliana Delven

Epilogue sorrento

Après le petit déjeuner, Sorrento et Enliana montèrent sur le pont afin de prendre l’air avant d’aller travailler. Étrangement la jeune femme put parcourir les couloirs sans subir les regards insistants des hommes. Son charme elfique avait disparu. Quel soulagement. Mais ? Est-ce que  le majordome gardait les mêmes sentiments pour elle désormais ? Cette petite attention l’heure précédente, ne finissait-elle pas celle qui était destinée à son ancien charme ? Comment la voyait-elle maintenant ? Une chose à laquelle elle n’avait pas pensé lorsqu’elle a formulé son souhait face à Poséidon. Toujours le même problème quand on s’adresse à une divinité, on ne pense pas à tout. Alors qu’ils regardaient à l’horizon, elle finit par briser ce silence qui lui paraissait insupportable.

 

« Dis-moi, c’est quoi un marina ?

Le jeune homme fut surpris par cette question.

— C’est un guerrier du dieu Poséidon.

— Oh ! Tu en es un alors ?

Il fut bouche-bée.

— Comment l’as-tu su ? Je ne te l’ai jamais dit.

— Poséidon justement.

Soudain il fut assez gêné.

— Ah ? Vous avez parlé de moi.

— Oui. Tu l’empêchais de dormir, c’est pour ça qu’il est venu.

— Ah, oui. (Il y eut un encore blanc. Toutefois il sentit qu’une nouvelle interrogation lui brûlait les lèvres.) As-tu autre chose à me demander ?

— Oui, enfin j’ai un peu peur de la réponse en réalité.

— Et qu’est-ce que c’est ?

Elle déglutit puis s’affirma non sans crainte.

— Poséidon m’a fait comprendre que tu tenais à moi avant de me transformer. Maintenant que je suis devenue une simple femme, est-ce toujours le cas ?

— En effet il en sait des choses Poséidon. Ça veut dire que je te plais ?

— Oh hey ! On ne répond pas à une question par une autre. Ça ne se fait pas. Plus aucun homme ne me regarde comme avant. Même Thadeus est devenu indifférent. Pas que ça me dérange, loin de là. Seulement, si lui qui semblait tellement tenir à moi au point où j’ai dû le menacer pour qu’il cesse ses avances,  qu’en est-il de toi ?

Il la fixa et il semblait plutôt amusé par son incertitude.

— Ça va peut-être te paraître bizarre mais rien n’a changé de mon côté.

— Rien n'a changé ? C’est-à-dire ?

Il plongea la main dans sa poche et en sortit une bague. Elle venait de la même parure qu’il lui avait prêtée lors du déjeuner avec les aristocrates. Il prit sa main et la lui glissa au doigt.

— Est-ce que ça répond à ta question ? Elle peut servir de bague de fiançailles.

Les deux jeunes gens n’avaient pas remarqué mais d’autres personnes familières les avaient rejoints.

— C’était la bague de ta mère.

Un jeune homme les interrompit.

— Vous êtes bien mignons tous les deux mais je crois que si tu veux qu’elle soit sûre, tu devrais l’embrasser Sorrento.

Le majordome sortit de ses songes. Enliana ne savait plus où se mettre.

— Nereus ! rouspéta Amaranda. Laissez-les tranquille ! Tu vois bien que tu les gênes.

— Dans un an le mariage, ajouta Julian. On pourra le faire sur ce bateau si vous voulez.

— Vous êtes là depuis combien de temps ?!

— Un peu avant que tu sortes la bague de ta poche, répondit Celena. On vous aidera à organiser le mariage. Et Julian pourra être ton témoin Sorrento.

— Oh ! J’en serai honoré. Mais avant j’ai besoin de la réponse d’Enliana. (Il le regarda de nouveau.) Je n’ai jamais su te le dire. J’avais peur que tu me considères comme les autres hommes qui s’agrippaient à ton jupon tels des charognards à une proie. Si j’ai pris soin de toi depuis le début… (Son cœur commença à battre la chamade)… c’est parce que j’ai eu le coup de foudre. Cependant je ne crois pas aux coups de foudre alors je ne t’ai rien dit. Je voulais d’abord vérifier si mes sentiments étaient éphémères ou pas. Aujourd’hui je suis sûr de moi. Je t’aime Enliana. Je te le demande maintenant, veux-tu de venir ma femme ?

Mais la demoiselle était en larmes. Elle se contenta d’acquiescer en se jetant dans ses bras.

— Il l’a fait pleurer comme une madeleine, fit Celena.

La demoiselle s’éloigna de son compagnon et la fixa avec un air interrogateur.

— Mais les p’tits gâteaux ça ne pleure pas ! »

 

Cette affirmation provoqua l’hilarité des gens qui se trouvaient autour. Sorrento fut une nouvelle fois gêné car, même si les autres pensaient qu’il s’agissait d’une blague, lui savait qu’elle était sérieuse. Il en aura des choses à lui apprendre et sûrement même après leur mariage.

Date de dernière mise à jour : 2020-08-19

Ajouter un commentaire

Anti-spam