Chapitre 8 - Le géant Héraclès

Chapitre 8 erika

Avant qu’Ikki n’ait pu révéler les intentions du sanctuaire, le sol se mit à trembler dangereusement. D’immenses crevasses se formèrent et l’armure d’or chuta. Tandis que Seiya la croyait perdue, des soldats sortirent des profondeurs et emportèrent les pièces dorées. Qui étaient-ils ? Des chevaliers noirs ? « Non, il n'en reste plus un seul » répondit Ikki. Qui étaient ces gens qui les attaquaient ? Ils avaient une drôle d’allure. Il fallait récupérer l’armure et vite. Il leur manquait le casque, ils ne pouvaient pas repartir sans. Alors que Shiryu, Hyoga, Seiya et la laethionie se démenaient, le phœnix était trop meurtri pour poursuivre le combat, il voyait trouble. Au fur et à mesure, les ennemis s’acharnèrent sur Erika.

« Bande de lâches ! Vous en prendre à une femme !

— Ne t’inquiète pas, Seiya ! Quatre ou cinq hommes, ce n’est vraiment pas grand-chose pour moi !

 Quoi ?! On va te faire payer ton arrogance, petite garce !

Elle releva la pointe de son épée.

 Venez donc pour voir !

 Tu crois être protégée par ta lame ? Quelle naïveté !

 Approchez ! Qu’est-ce qui vous empêche d’attaquer ? Serait-ce mon assurance qui vous fait peur ?

 Fermons-lui son clapet !

Ensemble, ils frappèrent le sol pour lui lancer des projectiles. Ensevelie, ils pensaient en avoir fini avec elle. « Ton compte est bon, ma jolie. » Cependant, le tas de roches remua et explosa.

 Quoi ?! Mais on t’a enseveli !

 J’ai un bouclier, qu’est-ce que vous croyez ? C’est tout ce que vous avez dans le ventre ?

 Sale peste !

 Cessez les insultes et battez-vous comme de vrais hommes !

Soudain une voix résonna dans les montagnes. C’était celle d’un type habillé en rouge et d’une taille effarante ; sûrement le chef des ravisseurs.

 Vous perdez votre temps contre ceux-là ! L’armure est un héritage de la Grèce. C’est humiliant que des gens comme vous l’aient touchée.

 Hé ! Je n’ai rien fait moi, contesta-t-elle.

 Silence ! Vous avez récupéré l’armure ?

 Maître Docrates, il manque le casque !

 Docrates ?! fit Ikki. Ça craint !

 Qui est-ce ? demanda-t-elle.

 Parmi les chevaliers, c’est lui le plus grand et sa force est incommensurable.

 Voyez-vous ça.

 Qu’est-ce qui te permet d'en douter, Erika ? interrogea Hyoga.

 Techniquement, rien du tout.

 Alors ferme-la, espèce d’abominable garce !

 Lui non plus n’est pas du genre gentleman. Décidément, cette qualité vous fait défaut dans ce monde. En même temps, quand on voit ses hommes, on ne pouvait pas s’attendre à mieux.

 Je vais vous montrer !

 Eh bah voilà, tu nous l’as énervé, gronda le Cygne.

 Ça te fait peur, toi ?

 Moi ? Tu plaisantes j’espère !

Le grand chevalier prépara son attaque. Ikki se releva de manière préoccupante.

 Les poings destructeurs de Héraclès sont redoutables ! Fuyez ! cria-t-il.

 Prenez ça !

En un éclair, des poings gigantesques s’écrasèrent près des adversaires, creusant ainsi dans le sol pierreux deux énormes cratères.

 Phoenix, où est le casque ? Où est-il ?

 Je n’en ai aucune idée !

 Qu’as-tu dit ? Comment oses-tu ?

« Seiya, prends-le et fui ! » ordonna Ikki avant de lui remettre le casque. Docrates était furieux face à cette trahison.

 Je vais tous vous tuer !

 Hôyoku Tensho ! »

Ikki concentra son cosmos et projeta son poing enflammé vers la falaise. Celle-ci s’effondra, entraînant le géant dans sa chute. Au vu de l’avalanche de roches, les jeunes gens n’eurent pas le choix ; ils devaient sauter de l’autre côté du ravin. Trop blessé pour fuir, Ikki fut entraîné par les nuées et tomba dans le précipice. Shun était horrifié. Le chevalier Hope activa son bouclier afin de protéger les autres des projectiles. L'éboulement fini, les jeunes dressèrent une croix pour leur ami. Sous le regard compatissant d’Erika, Hyoga laissa son rosaire afin que sa mère veille sur le phœnix. Kiki, quant à lui, avait fini par les rejoindre, ce qui surprit un peu l’équipe. La laethionie fut ravie de le revoir sain et sauf. Automatiquement, elle eut une pensée pour Mû. Son hospitalité lui avait fait chaud au cœur. Le reverra-t-elle un jour ? La jeune femme accompagna les chevaliers de bronze jusqu'au manoir des Kido. Mais lorsque Tatsumi vit qu’ils n’étaient revenus qu’avec le casque, il devint fou de rage. Il ne cessa de les sermonner, allant jusqu’à s’en prendre au chevalier Hope.

« Et vous, que faisiez-vous pendant ce temps ?! Vous ne pouviez pas terrasser quelques-uns de ces ennemis ?!

 Je vous rappelle que ma priorité est Ugul, pas une armure dorée. Et je vous prierais de baisser le ton !

 Quoi ?! Nous n’aurons aucune aide de votre part ?!

 Je peux protéger votre petite escouade. Toutefois c’est à eux de la récupérer, pas à moi.

 Espèce de garce ! »

Il eut fallu l’intervention de Saori pour que Tatsumi cesse de cracher son venin. Après une menace envers les chevaliers, le majordome se retira. La demoiselle proposa à ses invités de se reposer. Avec ce casque en leur possession, il y avait encore une chance de récupérer les autres pièces. Après une conversation, on entendit quelqu’un crier dans le hall. Tous se précipitèrent et virent un grand chauve gigoter en l’air. C’était Kiki qui lui donnait une petite leçon de politesse. Shiryu dut insister pour que l’enfant le repose à terre... de manière assez brutale. Il faisait nuit, il était temps d’aller se coucher, même si les hommes ne s’endormirent pas de suite. Une petite voix retentit dans la chambre de Shun.

« Oh oh ? Chevalier, s’il te plaît, veux-tu bien rendre ce cristal à sa propriétaire ?

 Oh ? (Il se leva et le sortit de sa poche.) Je l’avais totalement oublié celui-là.

Il quitta sa chambre et marcha dans le couloir. Celle d'Érika était située à l’autre bout. La jeune femme remercia son hôte pour son hospitalité. Elle présenta aussi ses excuses au sujet de l’altercation avec son majordome.

 Vous n’avez pas à vous excuser. Tatsumi peut parfois se montrer implacable.

 C'est surtout pour vos chevaliers. Je ne leur refuse pas mon aide mais je ne peux perdre mon temps avec leurs problèmes. Ugul est un esprit malfaisant et je m’en voudrais horriblement s’il parvenait à ses fins.

 Les chevaliers le comprendront, ne vous inquiétez pas. Seulement pourquoi les suivre si cet esprit est si important ?

 Suite à une conversation avec Mû, il me l’a conseillé parce que je n’avais pas la moindre piste pour le retrouver. Inarian a ressenti sa présence au Mont Fuji néanmoins… Inarian ?!

Érika fouilla ses poches et fut frappée d’effroi.

 Que se passe-t-il ? Qui est Inarian ?

Le cristal ! Je dois retourner au Mont Fuji et vite !

Elle sortit immédiatement de sa chambre et entra directement en collision avec Shun. Saori se précipita et vit les deux personnes à terre.

 Navrée jeune homme. Je dois filer !

 Qu'est-ce qu'il y a ?! Pourquoi j’ai reçu un boulet de canon ?

Elle se relève promptement.

 Le cristal a disparu. Je n’ai pas une seconde à perdre !

La laethionie s’apprêtait à foncer une nouvelle fois avant que Shun ne l’interpelle.

 Mais non, reviens ! Il est là, je te le ramène !

Le chevalier Hope freina d’un coup et revint vers lui.

 Vous l’avez en votre possession ?

 Oui, fit-il en se relevant péniblement, une main contre le ventre. Il est là. (Le cristal était tombé par terre durant la collision. Il le ramassa et lui tendit.) Je suis désolé, j’ai oublié de te le rendre. (La femme le lui reprit en le remerciant. Elle avait eu tellement peur.) Si ce cristal est si important, tu devrais le porter au cou. Comme ça, tu auras toujours une vue dessus.

 C’est vrai. Seulement, je n’ai rien pour en faire un pendentif.

 Cela ne devrait pas être un problème, confia Saori. Venez, je vais vous donner une chaîne.

Elle suivit la propriétaire du manoir, Shun regagna sa chambre. Dans une pièce destinée à la couture, la jeune fille ouvrit une armoire et en sortit plusieurs boîtes : des boutons, des épingles, du fil, des aiguilles, il y avait un peu de tout. Elle trouva une chaîne assez fine qu’elle tendit à son invitée. Érika essaya de l’accrocher au cristal mais cela ne convenait pas. La chaîne glissait sans cesse et ce n’était pas pratique. La laethionie vit un cordon noir qui faisait un peu tâche par rapport aux autres accessoires plus luxueux. Présence étrange d’ailleurs.

 Puis-je prendre ce cordon s’il vous plaît ?

 Cette vieille ficelle ? Je ne sais pas ce qu’elle fait là. Oui, vous pouvez le prendre.

Le chevalier le prit et l'accrocha. Le cordon était certes moins joli, en revanche il adhérait très bien à la forme irrégulière d’une des parties du cristal. Attaché solidement, le chevalier pourra le porter au cou.

 Voilà, cela devrait tenir convenablement. Merci Mademoiselle Saori.

 Je vous en prie. Je dois donner des directives maintenant. Reposez-vous Érika. Dans l’armoire de votre chambre, il y a du linge de nuit. Vous pouvez vous en servir. Passez une bonne soirée. »

La laethionie approuva et retourna dans sa chambre. Elle posa le cristal sur une table ronde avant d'enlever ses protections. Elle déposa les pièces par terre afin de ne pas abîmer le mobilier. Puis elle se dirigea vers la fenêtre, comme l’avait fait Shiryu, et fixa le ciel. Hypnotiser la lueur lunaire, elle ne pensait plus à rien pendant quelques instants. Puis un visage se dessina dans son esprit, doux et rassurant. Alors que tous étaient bien au chaud au manoir, au Mont Fuji quelques hommes émergèrent de la neige envahissante. Quatre de taille normale puis le géant Docrates. Persuadés qu’ils récupéreraient rapidement l’armure d’or pour le Grand Pope, ceux-ci se dirigèrent vers le manoir.

Date de dernière mise à jour : 2021-01-27

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