Chapitre 6 - Le Phoenix Ikki

Chapitre 13

Après l’avoir félicité, Dragon noir défia Shun pour les six parties de l’armure d’or qui jonchaient le sol. À ce moment-là le véritable chevalier du dragon arriva  et dit à Andromède d’aller tout de suite chercher Pégase. Le jeune homme aux cheveux verts descendit en rappel grâce à sa chaîne. Shiryû s’interposa entre son ami et le dragon noir. Celui-ci demanda pourquoi sauver quelqu’un sur le point de mourir ? Les chevaliers croyaient en l’amitié, lui non. S’ensuit ensuite le combat entre les deux dragons. Lequel était le plus fort des deux ? Le dragon noir avait largement le dessus, ce qui l’intrigua énormément. Est-ce là la puissance du vrai dragon ? Quelle déception ! Néanmoins Dragon noir se doutait qu’il y avait un problème du côté de son adversaire. Pour avoir obtenu une telle armure, il ne pouvait pas être aussi faible. Le dragon noir lui lança alors une puissante attaque et l’état de l’armure de Shiryû lui donna la réponse à ses questions. Celle-ci avait été réparée par Mû du bélier, d’où sa résistance exceptionnelle. Il en avait donc déduit que son opposant avait du offrir son sang pour la faire réparer, ce qui expliquait la faiblesse de ses coups et sa lenteur.

Pourquoi avoir fait cela au péril de sa vie ? Il lui répondit qu’il était venu pour ses amis et qu’il sera présent auprès d’eux jusqu’au bout. Dragon noir trouvait cela stupide, il continua à lui asséner des coups. Shiryû fit exploser son cosmos et lui lança son Rôzan Shô Ryû Ha. Le dragon noir fut enseveli sous les rochers brisés de la montagne. Le vrai dragon s’effondra à son tour, à bout de force, prêt à se laisser glisser vers la mort. Cependant il entendit son ennemi crier son nom et se dégager des rochers. Il se releva lentement en sentant qu’il ne serait plus capable de prolonger le combat. Il pensait que le dragon noir allait en finir avec lui. Néanmoins il n’y eut pas d’offensive de sa part. Au contraire il pressa l’un de ses points vitaux pour stopper son hémorragie. Et même plus, car le dragon noir fut, de ce fait, meurtri par les mêmes blessures infligées à son adversaire quelques minutes auparavant. Pourquoi avait-il fait cela ? Il n’y était pas obligé, mais le dragon noir a voulu croire au moins une fois en l’amitié, ce qui lui coûta la vie. Erika atteignit une plateforme non loin de Shun et Shiryû. Mais elle dut poser Seiya dessus, elle était épuisée. Remonter ce jeune homme tout en supportant sa propre armure était une rude épreuve pour elle. Andromède arriva jusqu’à eux, ravi qu’elle ait pu le ramener. Ils étaient tous les deux allongés, Seiya quasiment mort et Erika à bout de souffle.

« Mademoiselle, est-ce que ça va ? demanda-t-il.

— Occupe-toi… de Seiya, répondit-elle entre deux souffles. Je vous… rejoindrai.

C’est en la voyant dans cet état que Shun constata l’effort qu’elle avait pu faire. Il prit Seiya sur son épaule.

— Comment t’appelles-tu ?

Elle prit une grande inspiration.

— Erika.

— Merci d’avoir sauvé mon ami Erika. Ne t’inquiète pas, je reviendrai te chercher.

— Shun ! cria le dragon. Je vais te remonter !

Ce dernier prit la chaîne et tira de toutes ses forces. Son ami finit par arriver.

— Shiryû, j’aimerais te dire qu’il va bien, mais il faut que tu le voies. »

Andromède posa le chevalier Pégase à terre, Shiryû le vit avec le corps complètement noir. Les deux chevaliers semblaient impuissants face à cette mort imminente. Mais Shiryû se souvint de ce que lui avait fait le dragon noir. Alors il se dressa au-dessus de Seiya et pressa ses treize points vitaux, au grand étonnement d’Andromède. Shiryû supplia Pégase de revenir parmi eux, comme il l’avait fait par amitié. Les deux chevaliers prirent les morceaux d’armures. Andromède se tendit près du bord et regarda vers le bas. Erika reprenait peu à peu son souffle.

« Erika ! Je vais venir te chercher !

— Shun ! Nous n’avons plus le temps. Nous devons trouver Ikki. Elle nous rejoindra avec Seiya.

— Oh ? Mais va-t-elle savoir remonter sans notre aide ?

— Elle a bien su ramener Seiya jusqu’à cette plateforme. C’est bien ça ?

— Oui, Seiya était tombé bien plus bas. Je me demande d’ailleurs comment elle a fait. Elle doit sûrement posséder un pouvoir de lévitation. Est-ce un chevalier d’argent qui vient nous porter secours ?

— Je n’en sais rien mais il faut qu’on avance.

— Erika ! Repose-toi pour l’instant ! Seiya doit reprendre des forces aussi ! Tu nous rejoindras avec lui ! »

Elle leva le pouce en signe d’approbation puis elle laissa retomber mollement son bras. Les deux chevaliers reprirent la route mais Shun semblait inquiet pour Seiya. Le dragon tenta de le rassurer mais ce fut en vain. Ils s’enfoncèrent de plus en plus dans les montagnes froides et brumeuses. Ils devaient rester prudents car le danger pouvait venir de n’importe où. Ils arrivèrent ensuite vers des plateaux rocailleux puis Shun s’arrêta lorsqu’il entendit ses chaînes remuer. Elles semblaient réagir à un cosmos hostile ; l’ennemi n’était pas loin. Posté sur un rocher au-dessus d’eux, Ikki les attendait. Il s’empressa de leur dire avec arrogance qu’il avait tué Hyoga. Seiya n’étant plus présent, il ne restait plus qu’eux deux. Shiryû proposa à Andromède de s’en occuper. Étant donné que c’était son frère, il pouvait comprendre qu’il ne tenterait rien contre lui. Mais Shun refusa et assomma Shiryû avec ses chaînes. Pégase et Erika arrivèrent à ce moment-là mais ne se montrèrent pas tout de suite.

« Désolé, Shiryû. Mais je ne souhaite impliquer personne dans ce combat fratricide.

— Que comptes-tu faire Shun ? Veux-tu les trahir pour te joindre à moi ?

Andromède laissa tomber les pièces de l’armure.

— Grand frère, je te donne ma vie.

Ikki sembla un peu surpris par l’attitude de Shun.

— Quoi ?

— Je ne tiens pas à me battre contre mon frère. Je suis prêt… (Il posa un genou à terre.) Je suis prêt à donner ma vie.

— Mais il est fou, murmura le chevalier Hope.

— Chut, je veux voir la réaction d’Ikki.

— Si ma vie peut stopper cette guerre, poursuivit Shun, et si ça peut me ramener le frère que j’avais autrefois, alors la mort ne me fait pas peur. Cette vie t’appartient…

— Mais il est inconscient ou quoi ! fit-elle à voix basse. Il va se faire tuer.

— Tu l’as si souvent sauvée par le passé, continua Shun.

— Qu’espères-tu comme ça ?! (Il sauta du rocher sur lequel il était. Debout face à son petit frère, il n’hésita pas à lui asséner un coup de pied alors qu’il était à genoux devant lui. Ce dernier fit un sacré bond un arrière.) D’accord, je vais donc te couper ce qui te sert de tête ! Meurs !

Cette fois c’en était trop pour Seiya qui passa immédiatement à l’attaque. Toutefois Ikki parvint à esquiver aisément les coups de poings de Pégase.

— Seiya ! cria Andromède.

— Merci de m’avoir sauvé Shun. Mais ça me gêne vis-à-vis de toi. Je dois tuer Ikki pour mettre fin à tout ça.

— En es-tu capable Seiya ? Tu sembles si faible.

— Tiens-toi prêt Ikki. Tu vas voir de quoi je suis capable ! (Il traça les treize points de sa constellation et lança son Pegasus Ryu Sei Ken. Ikki esquiva une nouvelle fois, se repositionnant sur le rocher. Seiya voulut le poursuivre mais il trébucha.) Je n’ai pas encore repris toutes mes forces, pensa-t-il. Je ne suis pas encore rétabli.

Et le fait de se voir sous la domination du Phoenix le faisait rager intérieurement. Ce dernier redescendit face à lui et le défia. Alors qu’il allait lever le poing sur un Seiya éreinté, Erika fonça sur Ikki et le projeta contre la paroi rocheuse. Le Phoenix eut l’impression de se prendre un coup de bélier dans le ventre. Le chevalier Hope se tenait devant lui, prête à en découdre.

— Vous n’avez pas d’armes sur vous. J’imagine donc que ce sera un combat à mains nues.

Le jeune homme leva les yeux et vit un visage efféminé.

— Vous êtes encore à combien comme ça ? Qui es-tu ? Tu n’étais pas à la fondation Graad.

— En effet, je n’en fais pas partie. Je suis le chevalier Hope. Levez-vous et adressez-vous à un adversaire de votre taille !

— Tu m’as l’air bien prétentieux, jeune homme ! On voit que tu ignores qui je suis.

- Vous non plus, vous ne savez pas à qui vous avez affaire. Vous n’êtes même pas capable de faire la différence entre un homme et une femme !

— Les femmes chevaliers ne sont pas censées porter un masque ?

— Elle a perdu son casque dans les plateaux rocailleux, expliqua Shun.

— Peut-être mais elle pourrait avoir un masque dans le cas où elle le perdrait ! Ça te va bien d’user de ton charme pour amadouer les hommes !

La demoiselle fronça les sourcils. Elle n'avait pas du tout apprécié cette remarque.

— De quel charme parlez-vous ? J’ose imaginer qu’un homme comme vous n’a que faire du genre de son adversaire. Levez-vous et montrez-moi ce dont vous êtes capable !

Ikki se moqua sans retenue.

— Qu’est-ce qui vous fait rire ?! 

— Serait-il possible que tu ignores le charme dont tu fais preuve ?

Pour le coup Erika resta scotchée, incapable de répliquer. En réalité, elle ne comprenait pas ce qu’il voulait dire.

— Tu ne sembles pas saisir. C’est quand la dernière fois que tu t’es vue dans un miroir ?

— Pas plus tard que ce matin mais je ne vois pas le rapport.

Ikki finit par se relever et s’approcha d’elle. Cependant elle resta sur ses gardes, se doutant qu’il allait attaquer à un moment ou à un autre. Il plongea son regard dans le sien. Erika avait les yeux marron avec des touches d’ambre par endroit. La jeune femme ne se sentit pas du tout à l’aise ; elle avait l’impression qu’il voulait la sonder.

— Un regard de braise, un visage doux, des lèvres d’un rose naturel, le teint blanc voire pâle avec quelques rougeurs sur les joues. Une vraie poupée en porcelaine dans une armure. À force de jouer aux chevaliers, tu en as oublié que tu étais une femme. Malheureusement, ton charme ne fonctionnera pas sur moi ! Dis-moi, si je te pousse, tu tombes en morceaux ?

Comment pouvait-il affirmer des choses pareilles ? Dans son monde, aucun homme ne l’approchait. Au contraire, on l’évitait comme la peste. C’était sûrement un pic qu’il lui lançait pour lui faire encore plus mal. Quel mensonge, quelle cruauté… Mais elle ne devait pas se laisser intimider.

— Je ne fais pas du charme. Je ne possède pas un tel pouvoir. Quant à me bousculer… Essayez un peu pour voir, fit-elle d’une voix sombre.

— Tu m’impressionnes, ironisa-t-il. Comment veux-tu que je te prenne au sérieux, Tu as l’air si jeune et si faible face à moi.

Elle baissa les yeux, puis sourit car il ignorait réellement à qui il avait affaire. Elle lui adressa un regard amusé et lui répondit franchement :

— C’est assez drôle venant de la part d’un homme venant d’être mis au tapis par une poupée en porcelaine.

Blessé dans son estime, le regard d’Ikki s’intensifia ; cette humiliation ne pouvait rester impunie. Ni une ni deux, il la prit des deux mains pour la propulser en arrière. Et encore, il avait été bien gentil. Erika se releva péniblement tout en sentant une horrible douleur dans le dos. Elle était très mal retombée.

— Tu oses provoquer la colère du Phoenix ! Tout comme Hyoga, je ne t’épargnerai pas !

— Tu m’as enterré un peu vite ! lui cria le chevalier du cygne.

Le Phoenix se retourna et vit le jeune blond le dominer à son tour sur le gros rocher. Ikki n’en revenait pas, il lui avait pourtant transpercé le cœur !

— Transpercé le cœur ?! s’étonna Erika. Impossible !

— Les dieux ne m’ont pas encore abandonné. Cette fois tu ne me vaincras pas !

Shiryû se releva enfin ainsi que Seiya et Shun.

— Tu as beau être l’un des chevaliers les plus puissants, les dieux ne te pardonneront pas tes crimes.

— Espèce d’ordure, ta fin est proche ! reprit Seiya. Tu ferais mieux d’abandonner Ikki !

— Sa mort est-elle réellement inévitable ? questionna Erika, à moitié amochée. Quels crimes a-t-il commis ?

— Tu te souviens qu’il a volé l’armure d’or ? répondit Seiya d’un ton sec.

— Oui ça je sais. Mais la mort est une punition bien trop disproportionnée à mon goût.

— Que faites-vous des voleurs chez vous ? demanda Hyoga.

— On leur ampute la main avant de les jeter en prison.

— C’est une méthode moyenâgeuse, reprit-il. S’il se sauve, le voleur recommencera.

— Oh ! Je t’assure que non. Déjà avec un bras amputé, les gens se méfient et s’il arrive encore à voler malgré ça, il se retrouve avec deux bras amputés. Comment un voleur peut-il volé s’il n’a plus rien pour saisir ? Et dans ce cas il se condamne lui-même.

— Oui mais Ikki a visiblement une profonde haine envers nous, ajouta Shiryû. Même si on lui laisse la vie sauve, cela m’étonnerait beaucoup qu’il en fasse de même pour nous. Ikki tu ne pourras pas nous vaincre tous les quatre.

— Et moi ? Je compte pour du beurre ?! s’offusqua la jeune femme.

— Tu devrais rester en dehors de ça Erika, suggéra Seiya.

— Hey ! Si j’ai fait tout ce chemin ce n’est pas pour rien ! Si Ikki est l’homme que je recherche, Ugul ne devrait pas tarder à se manifester ! Et crois-moi quand ça arrivera il vaut mieux que je sois présente !

— Ça va, je ne vous dérange pas ? s’impatienta Ikki. J’ignore qui est cet Ugul mais ta mission m’indiffère totalement. Vous osez vous en prendre au Phoenix alors vous en paierez de vos vies. Et je commencerai par toi, Shun ! »

Ikki allait lever la main mais Shun l’empêcha. Il tenta une énième fois de lui faire entendre raison. C’est lui-même qui lui avait dit de ne pas perdre courage, qu’il devait être fort. Shun ne l’avait jamais oublié. L’évocation de certains souvenirs ébranla pendant quelques secondes le Phoenix. Puis il repoussa violemment son petit frère mais Hyoga s’interposa entre eux. Il lui rappela qu’une attaque ne fonctionnait pas deux fois sur un chevalier et que par conséquent il allait le battre. Cependant tandis que les chevaliers se disputaient, une ombre aux yeux rouges s’approcha discrètement et devint spectatrice de ces querelles. Elle resta pour le moment en retrait, analysant la scène qui se présentait devant elle. Ikki était-il bien l’homme qu’il lui fallait ?

Date de dernière mise à jour : 2021-01-26

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