Chapitre 14 - Des larmes pour l'amour

Chapitre 14 hyoga 1

L’esprit revint après le moment de complicité entre Desideria et Camus. En effet il s’était éloigné durant quelques temps, il y a des choses qu’il n’avait forcément envie de voir. Le Verseau dégageait une certaine sensualité bien cachée et elle s’était laissé emporter par sa tendresse. Quel moment merveilleux passé dans ses bras. Le chevalier était parti se laver avant de revêtir son armure. Fallait bien garder la classe, non ? La demoiselle fit sa toilette elle aussi pendant que son compagnon était à l’extérieur. Il surveillait l’avancée des chevaliers de bronze. Il entendit même Milo s’adressait à lui. Elle sortit de la salle de bain et préféra l’attendre à l’étage. Au bout d’un certain temps Camus la rejoignit dans la chambre. Il regardait régulièrement par la fenêtre, il fixait la grande horloge. Elle s’approcha de lui parce qu’elle le sentait un peu nerveux tout à coup.

 

« Qu’y a-t-il ?

— La flamme du Sagittaire vient de s’éteindre.

— Qu’est-ce que ça signifie ?

— Les chevaliers vont bientôt arriver. Tu m'attendras ici.

— Non, je viens avec toi.

— Non ! (Elle eut un mouvement de recul. Sa réponse était si sèche, si sévère soudainement. Voyant qu’il lui avait fait peur, il respira un bon coup afin de se modérer.) Desi’, il vaut mieux que tu restes en dehors de tout ça.

— Tu dis ça comme si ça allait être très dangereux. Si ça l’est pour moi, ça l’est également pour toi.

— Je suis entraîné, pas toi. (Il lui prit les mains.) S’il te plaît reste ici. Je ne serais pas serein si tu es présente. Quoi que tu entendes surtout ne sors pas de cette chambre.

— Mais…

— Promets-moi de rester là, reprit-il sèchement. C’est important Desi’. Tu ne dois pas venir me déconcentrer durant cette bataille. Nous, les chevaliers d’Athéna, nous nous battons pour la justice et l’amour. Tu me promets de ne pas descendre avant que ce soit terminé ? (Elle acquiesça tristement.) Desi’ ?

— Oui je te le promets. (Il l’embrassa tendrement, comme si c’était pour la dernière fois puis il descendit les escaliers. Elle resta à la porte de la chambre, il se retourna afin de la dissuader de le rejoindre.) Je t’aime.

— Je t’aime aussi ma Desi’. »

 

Il poursuivit sa route et elle resta dans la chambre comme elle lui avait promis. Elle tourna en rond dans la pièce alors qu’une affreuse boule au ventre s'emparait d'elle. Puis fatiguée par les événements elle finit par s’allonger sur le lit. Néanmoins même si elle fermait les yeux elle ne put s’endormir. Comment dormir dans une pareille situation ? Et s’ils s’en prenaient à elle ? C’était sûrement pour cela qu’il ne voulait pas qu’elle se montre. Face à eux, elle était plus que vulnérable. Alors que les chevaliers de bronze progressaient, Marine était de retour au sanctuaire. Elle avait suivi le conseil de Desideria et s’était rendue au Star Hill, non sans mal. Les appréhensions de la jeune brune furent confirmées. Marine avait découvert le corps de leur ancien chef. L'actuel Grand Pope était donc un imposteur, mais de qui s’agissait-il ?

 

Posté devant son temple, Camus fixait intensément les trois chevaliers qui se tenaient face à lui. Parmi eux il y avait Hyôga et cela ne lui plaisait pas du tout. Le chevalier du Cygne demanda aux autres de passer devant. Il voulait affronter son maître sans être gêné. Shun et Seiya montèrent les escaliers et s’arrêtèrent devant le chevalier d’or. Allait-il les laisser traverser ou plutôt leur faire barrage ? Hyôga insista auprès d’eux pour qu’ils filent. Finalement le chevalier d’or ne résista point. Pourquoi ne réagissait-il pas ? « J’espère qu’ils arriveront à leurs fins. Le Grand Pope a failli à sa mission depuis bien longtemps. Et en plus il ose faire la cour à Desideria sachant qu’elle vit chez moi ! Qu’ils ne ratent pas leur coup ! Il faut absolument qu’il stoppe ce grand malade ! » Le Verseau aurait préféré que Hyôga reste dans son cercueil de glace au temple de la balance pour lui épargner bien des souffrances. Mais ses amis l’avaient libéré. Il était trop tard maintenant pour le sauver. Cependant une autre alternative était possible. Camus retourna dans son temple afin d'y attendre son adversaire. Desideria guettait à la porte de la chambre. À l’abri des regards, l’angoisse la domina peu à peu d’elle. Toutefois elle ne devait pas se faire entendre ni se montrer. Elle avait remarqué que deux personnes avaient traversé le bâtiment. Comment était-ce possible ? Son compagnon n’était déjà plus ? Impossible, pas lui. Puis elle entendit quelqu’un s’adresser à lui. « Mon maître Camus ». « Il s’agirait d’un de ses élèves ? » s’étonna-t-elle.

 

Elle écouta attentivement la conversation. Le jeune homme parlait de combat, qu’il le gagnerait. Cela ne la rassura pas du tout. Pour l’instant son compagnon semblait mener le combat. « Le zéro absolu ? Mais qu’est-ce que c’est que ça ? se demanda-t-elle. Ils parlent beaucoup durant les combats. » Puis elle entendit Camus lancer son Aurora Execution sur le chevalier du Cygne. Était-ce la fin du combat ? Elle l’espérait tellement. Non ! Elle l’entendait se relever. Mais cela n’en finira donc jamais ?! La voix de Camus retentit encore, il était toujours là pour le plus grand soulagement de Desideria. Son cœur battait la chamade, elle se laissa glisser sur le sol, fatiguée par une telle anxiété. L’esprit se posa contre son épaule, tentant de la calmer du mieux qu’il pouvait. Il y avait des bruits forts et lourds, comme si un poids tombait brutalement. Elle entendit la clémence de Camus envers son adversaire, voulant l’enfermer à nouveau dans un cercueil de glace afin que cesse ses souffrances.

 

Quelques pas retentirent lentement dans la salle. « Il revient. Il revient ! » pensa-t-elle, ravie que son bien-aimé la rejoigne sain et sauf. Soudain elle perçut un bruit étrange, on aurait dit que quelque chose était en train de se fendre. Puis elle entendit un éclatement qui résonnait dans la pièce. Le Verseau fut projeté par sa propre glace. La jeune femme fut tourmentée, surtout en écoutant les menaces de Hyôga. « Mais quand cela finira-t-il ? » s’interrogea-t-elle. L’envie de descendre ces escaliers était si prenante. La tentation était si forte, mais elle ne pouvait pas trahir sa promesse. Impuissante, Desideria se retrouva avec la gorge nouée et des larmes coulaient sur ses joues. C’était insoutenable. Les vagues de froid des deux adversaires s’entrechoquèrent. Camus tenta de raisonner Hyôga. L’armure du Cygne ne pouvait pas résister au froid que produisait son maître contrairement à une armure d’or. Hyôga n’avait aucune chance de le contrer selon lui. Mais le chevalier blond était inconscient malgré le froid qui émanait de son corps. Le Verseau ne voulait pas en arriver là, cependant il n’avait plus le choix. « Ton heure a sonné ! Adieu Hyôga ! » hurla Camus. Serait-ce la fin ? Pourtant Hyoga ouvrit enfin les yeux et créa une boule d’énergie froide qui lança ensuite sur son maître. Le chevalier d’or fut une nouvelle fois projeté, perdant ainsi son casque. Son armure fut gelée à son grand étonnement. Seulement Hyôga, debout les yeux fermés telle une statue, ne semblait plus en mesure de se battre alors le il tenta une nouvelle fois son Aurora Execution.

 

Cependant à sa grande surprise, le chevalier du Cygne prit également la posture de cette attaque. Quelle folie ! Le jeune homme ne la maîtrise pas suffisamment pour pouvoir impacter Camus. Ils lancèrent l’attaque en même temps, faisant un boucan du diable ! Une véritable explosion qui ne manqua pas de faire sursauter Desideria. Puis ce fut le silence. La jeune femme était toute tremblante et elle n’osait pas bouger. Subitement, il faisait terriblement froid. Elle entendit à nouveau Camus parler à son adversaire. Elle mit sa main droite sur le cœur. « Il est toujours vivant » se rassura-t-elle. Elle l’écouta attentivement puis elle l’entendit s’effondrer en demandant à son élève de lui pardonner. Cette fois elle n’en pouvait plus. Elle descendit les escaliers, suivie par l’orbe. Remarquant que le temple était devenu tout blanc elle prit ses précautions pour ne pas chuter. Elle vit le jeune homme blond, debout et inerte. Puis son attention se posa sur son compagnon, allongé face contre sol.

 

« Camus ! (Elle se précipita vers lui et le retourna.) Qu’est-ce que vous lui avez fait ?! hurla-t-elle à Hyôga. (Ses yeux étaient larmoyants ; elle n’eut aucune réponse. Au contraire, il s’effondra lui aussi. Elle posa les mains sur le visage glacé du Verseau.) Mon amour. »

 

Elle pleura la mort de son bien-aimé. Meurtri par les larmes, son cœur lui faisait si mal. L’esprit ne savait pas quoi faire pour apaiser sa douleur. La jeune femme resta allongée sur le torse du défunt. « Desideria, fit l’esprit, tu vas finir par être gelée toi aussi. » Il se colla sur son dos pour lui apporter un peu de chaleur. Cependant elle ne répondit à rien. Les larmes continuaient à couler même si ses sanglots s’étaient calmés. Comment était-ce possible ? Il y a quelques heures elle passait un moment fabuleux avec lui. Et maintenant il n’était plus là, elle venait de le perdre. Finalement, les prédictions du Grand Pope étaient justes : « Des larmes et une séparation. » Plus tard elle entendit un groupe entrer dans le temple. Bien qu’il ne laisse rien paraître, Milo eut le cœur serré en voyant cette triste scène. Saori posa la main sur Hyôga afin de le réchauffer et ce dernier revint parmi les vivants. Desideria releva la tête en regardant la fille aux cheveux violets. « S'il vous plaît, pouvez-vous faire de même pour Camus ? » demanda-t-elle faiblement. La jeune fille s’approcha, s’agenouilla et examina le chevalier du Verseau. Puis elle lui affirma qu’elle ne pouvait malheureusement plus rien faire pour lui. Il était trop tard. La brune reposa alors sa tête sur le torse du chevalier mort. Saori lui proposa de venir avec eux afin de lui éviter de végéter et de prendre froid. Toutefois la jeune brune ne répondait plus. « Laissez-lui un moment, suggéra Milo. Elle et Camus étaient devenus très proches. » Saori approuva avant de poursuivre son chemin. Le chevalier du Scorpion posa sa cape sur Desideria en lui présentant ses condoléances. « Je repasse te voir après » lui assura-t-il. Milo n’aimait pas la voir ainsi bien qu’il comprenait son chagrin. Néanmoins il devait accompagner Saori et les autres afin d’assister à la défaite du Grand Pope Arlès, en réalité Saga, le chevalier des Gémeaux.

Date de dernière mise à jour : 2020-08-17

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